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Post-Bac
1

Chapitre 2- l'éthique

Ethique

I/ Attaque et défense du déontologisme.

I.1- Variation sur le droit de mentir

Concepts Clés

  • Déontologisme : Théorie morale selon laquelle certaines actions sont intrinsèquement bonnes ou mauvaises, indépendamment des conséquences.
  • Immanuel Kant : Philosophe déontologiste, affirme que mentir est toujours immoral.
  • Benjamin Constant : Critique du déontologisme, souligne que l'absolutisme moral peut être impraticable.

Argumentation de Kant

  • L'impératif catégorique : Une action est morale si elle peut être universalisée.
  • Exemple du mensonge :
  • Si je mens, je ne peux pas vouloir que tout le monde mente, car cela détruit le concept de promesse et de confiance.
  • La société nécessiterait une base de confiance pour fonctionner.

Argumentation de Constant

  • Critique de la rigidité : Dire la vérité en toutes circonstances peut causer des préjudices (ex. : révéler la cachette d’un ami innocent aux criminels).
  • Droit à la vérité : Le devoir de dire la vérité n’existe que envers ceux qui ont un droit à celle-ci. Les criminels n’ont pas ce droit.

Réponse de Kant

  • Récit de la société : Un monde où le mensonge est universalisé ne peut pas exister, car la communication et les contrats perdent leur sens.
  • Invariance de la règle : La morale ne souffre pas d'exceptions, même dans des cas difficiles.

Forces et Faiblesses

  • Force du déontologisme :
  • Offrir des règles claires et des repères solides pour la prise de décision morale.
  • Faiblesse du déontologisme :
  • Ne pas tenir compte des situations spécifiques où les règles peuvent sembler immorales (ex. : livrer un innocent).

Conclusion

  • Le débat entre Kant et Constant met en lumière les défis de la déontologie face aux réalités morales complexes, soulignant la tension entre normes rigides et jugements moraux contextuels.


I.2- Pluralisme des descriptions, pluralisme des valeurs

Concepts Clés

  • Pluralisme des descriptions : Une même action peut être interprétée de différentes manières, entraînant des maximes contradictoires.
  • Déontologisme : Peut être adapté pour reconnaître des devoirs hiérarchisés en fonction des contextes.

Argumentation

  • Exemple du mensonge :
  • Mentir pour protéger un innocent peut être décrit comme un mensonge, mais aussi comme un acte de protection.
  • Conflit des devoirs :
  • Deux devoirs peuvent entrer en conflit : protéger la vie d’un innocent vs. dire la vérité.
  • La question se pose : quel devoir doit primer dans cette situation ?

Adaptation du Déontologisme

  • Hiérarchie des valeurs :
  • Le déontologisme peut évoluer pour établir une hiérarchie des valeurs, permettant à certains devoirs de prévaloir sur d'autres.
  • Par exemple, le devoir de protéger un innocent peut l’emporter sur le devoir de ne pas mentir.

Conclusion

  • Le pluralisme des descriptions souligne la complexité des dilemmes moraux et permet une flexibilité dans l’application du déontologisme, en tenant compte des circonstances spécifiques et des valeurs en jeu.

I.3- Les conflits de devoir

Concepts Clés

  • Conflit de devoirs : Situation où deux ou plusieurs obligations morales s'opposent, rendant difficile la prise de décision. Cela soulève des questions sur la priorité des valeurs en jeu.
  • Hiérarchie des devoirs : Processus par lequel on classe les devoirs selon leur importance ou leur valeur éthique, permettant de résoudre les conflits de manière réfléchie et justifiée.

Argumentation

  • Exemple de la hiérarchie des valeurs :
  • Dans le cadre d'un dilemme moral, il est souvent nécessaire de choisir entre des valeurs apparemment incompatibles. Par exemple, protéger la vie d’un ami peut justifier un mensonge face à des criminels. Dans ce cas, le mensonge devient un moyen d’accomplir un devoir supérieur, celui de préserver une vie innocente.
  • Hiérarchisation dans le déontologisme : Alors que le déontologisme kantien interdit strictement le mensonge, une forme adaptative de déontologisme propose d'évaluer les devoirs en fonction des conséquences et de la situation. Cela permet de prioriser certains devoirs lorsque des conflits se présentent.

Difficulté de la Hiérarchisation

  • La hiérarchisation des valeurs n’est pas toujours évidente. Chaque situation comporte des nuances, et il peut être difficile de déterminer quel devoir doit prévaloir.
  • Exemples de complexité : Certaines situations impliquent des valeurs contradictoires, où le respect de la vérité et le devoir de protéger autrui se heurtent. Les décisions doivent souvent tenir compte des implications sociales et des relations humaines.

Cas Concret : Association Humanitaire

  • Situation : Des bénévoles d'une association humanitaire observent un groupe d'adultes, souvent en situation de précarité, qui se livrent à la mendicité. L’entraide et la solidarité semblent régner parmi eux, mais leurs conditions de vie soulèvent des inquiétudes.
  • Dilemme : L’arrivée d’un bébé dans ce contexte pose un dilemme moral : doit-on retirer l’enfant à sa mère pour le placer dans une structure d’accueil, en raison de la précarité de la situation ?
  • Considérations éthiques : Cette situation amène à réfléchir sur plusieurs points :
  • La capacité de la mère à s’occuper de l’enfant dans des conditions difficiles.
  • Les droits de l’enfant à un environnement sûr et stable.
  • Les implications émotionnelles et psychologiques pour la mère et l’enfant si la séparation a lieu.
  • Le respect des droits humains et la dignité de la mère.

Conclusion

  • La hiérarchisation des valeurs dans des situations éthiques complexes nécessite une approche réfléchie et contextuelle. Elle met en lumière les défis auxquels le déontologisme est confronté face à des réalités morales nuancées. En reconnaissant que les valeurs peuvent être décrites et interprétées de différentes manières, on voit que les décisions morales nécessitent souvent des arbitrages délicats, allant au-delà d’une simple application de règles morales. Cette réflexion est essentielle pour naviguer dans les dilemmes éthiques que nous rencontrons dans la vie quotidienne.


II/ Critiques et raffinements du conséquentialisme utilitariste

Le conséquentialisme, en particulier l'utilitarisme. Elle fait l'objet de nombreuses critiques. En raison de sa flexibilité Par rapport à l'absolutisme du déontologisme


Le déontologisme est critiqué pour sa rigueur.

Le conséquentialisme est critiqué pour sa flexibilité.


John Stuart Mill, co-fondateur avec Bentham de l'utilitarisme, illustre ces débats en soulevant des critiques sur cette approche

II.1- La morale de Mill et la qualité du bonheur

I. Contexte

  • John Stuart Mill : Éléve de Bentham, il prolonge la réflexion sur l’utilitarisme.
  • Critique de Bentham : Mill remet en question l'approche purement quantitative du plaisir.

II. Qualité du Bonheur

  1. Distinction entre Quantité et Qualité :
  • Mill insiste sur l'importance de la qualité des plaisirs, pas seulement leur quantité.
  • Citation clé : « Il vaut mieux être un homme insatisfait qu’un porc satisfait. »
  1. Préférences Humaines :
  • Observation empirique : La plupart des gens préfèrent conserver leur humanité, même imparfaite, plutôt que de vivre comme des animaux.
  1. Plaisirs Supérieurs vs. Inférieurs :
  • Mill fait une distinction entre plaisirs intellectuels (supérieurs) et plaisirs physiques (inférieurs).
  • Les plaisirs supérieurs, liés à l'esprit et au développement personnel, sont essentiels pour le véritable bonheur.
  1. Concepts de Bonheur et de Satisfaction :
  • Bonheur : Lié aux plaisirs supérieurs et à l'épanouissement humain.
  • Satisfaction : Souvent éphémère et associée aux plaisirs corporels.

III. Conclusion

  • Mill propose un ajustement à l'utilitarisme en intégrant la notion de qualité des plaisirs, ce qui enrichit la théorie utilitariste en la rendant plus conforme aux réalités de l'expérience humaine.


II.2 - Objections possibles à l'utilitarisme

1ere Objection possible à l'Utilitarisme:

  • Si on l'adopte, aucune action n'est mauvaise si elle entraine le bonheur du plus grand nombre

ex: tuer un innocent en direct à la télé si la population aime le programme TV


2ème Objection possible:

  • maximiser le bonheur du plus grand nombre peut signifier la moitié de la population +1

Donc la moitié -1 ne vit pas le bonheur

De ce fait, entraine un sacrifice des minorités


3eme Objection possible:

L'utilitarisme de Bentham et Mill est HEDONISTES = critère moral: le plaisir et la peine

  • D'autres valeurs devrait être maximisées, ex: la liberté, l'harmonie...


4eme Objection possible:

la calcul des conséquences

  • quels conséquences? conséquences directes? conséquence des conséquences? conséquences psychologiques?


5eme Objections possibles:

Est-ce que les effets sur les animaux, l'environnement, les générations futures n'ont pas aussi une valeur morale?


II.4 - Lorsque conséquentialisme et déontologisme se rejoignent: Utilitarisme de l'acte et Utilitarisme de la règle

Deux types d'Utilitarisme:

  • utilitarisme de l'acte ou utilitarisme directe (Bentham)

se décide au cas part cas, en fonction des conséquences propres.

une valeur peut-être moral ou immorale


  • Utilitarisme de la règle ou utilitarisme indirecte (Mill)

peut s'appuyer sur les générations précédentes, l'expérience pour en faire une règle. L'utilitarisme de la règle devient, au niveau pratique, l'équivalent du déontologisme, la différence étant dans leur justification.

III- Renouveau et Critiques de l'éthique de la vertu

I. Contexte Historique

  • Centralité de l'Éthique de la Vertu : À l'origine, cette approche philosophique était au cœur de la pensée morale dans la Grèce antique, développée par des penseurs comme Aristote.
  • Oubli et Renaissance : Bien qu'elle ait été négligée après le XVIIIe siècle, l'éthique de la vertu a refait surface grâce à l'article influent de G.E.M. Anscombe, Modern Moral Philosophy.

II. Thèses Principales d'Anscombe

  • Critique des Approches Traditionnelles :
  • Anscombe rejette l’éthique déontologique (Kant) et le conséquentialisme utilitariste (Bentham, Mill) pour leur manque de fondement moral dans un contexte moderne dépourvu de références traditionnelles.
  • Elle souligne que ces approches étaient cohérentes tant qu'elles s'appuyaient sur des valeurs judéo-chrétiennes, qui ne sont plus largement acceptées dans la société contemporaine.
  • Proposition d'un Nouveau Cadre Éthique :
  • Juste vs. Injuste : Anscombe suggère de remplacer les concepts de bien et de mal par ceux de juste et injuste, considérant le juste non comme une loi supérieure, mais comme une vertu à incarner.
  • Dimension Virtuelle : Le juste est perçu comme une caractéristique d'un individu vertueux, inscrivant l'éthique dans une perspective plus personnelle et communautaire.

III. Critiques de l'Éthique de la Vertu

  1. Efficacité Pratique :
  • Problématique : L'éthique de la vertu est souvent critiquée pour son incapacité à fournir des directives claires sur les actions à entreprendre dans des situations morales complexes.
  • Questions Soulevées : Que dois-je faire dans un dilemme moral ? Comment déterminer l’action juste ?
  • Réponse des Défenseurs :
  • Les partisans de l'éthique de la vertu soutiennent que, plutôt que de chercher directement des actions morales, il serait plus productif de se concentrer sur les actions immorales (par exemple, l'égoïsme, la malhonnêteté).
  • Approche par Défaut : En identifiant ce qu'il ne faut pas faire, les individus peuvent s'orienter vers des choix plus éthiques et développer progressivement une sagesse pratique.
  1. Relativité des Valeurs :
  • Critique de la Relativité : L’une des critiques majeures de l’éthique de la vertu est que les vertus sont perçues comme variables selon les contextes culturels et historiques. Par exemple, le courage était valorisé dans la Grèce antique, mais peut être perçu différemment aujourd'hui.
  • Réponse d'Alasdair MacIntyre :
  • MacIntyre argue que l’éthique n’a pas vocation à être universelle ; elle doit être comprise dans le cadre des spécificités d'une communauté.
  • Consensus Communautaire : Les décisions éthiques devraient émerger d'un processus de discussion et de consensus au sein de la communauté. Cela permettrait aux valeurs d'être choisies et réaffirmées collectivement, en visant un idéal commun.

IV. Dimension Politique de l'Éthique

  • Éthique et Politique : La discussion autour de l’éthique de la vertu met en lumière son lien avec la dimension politique, soulignant que les valeurs éthiques sont souvent façonnées par les contextes sociaux et culturels.
  • Importance de la Communauté : Cette perspective met en avant l'idée que l'éthique n'est pas seulement un ensemble de règles individuelles, mais une construction collective, visant à promouvoir le bien-être de la communauté.

V. Conclusion

  • L’éthique de la vertu connaît un renouveau significatif, remettant en question les approches éthiques traditionnelles. Elle souligne la nécessité d'un ancrage contextuel et communautaire dans les décisions éthiques, tout en confrontant des enjeux pratiques et théoriques sur la nature de la moralité et des valeurs humaines.


IV- Second Bilan

Le texte aborde la complexité des débats éthiques et la perplexité qui peut en résulter chez ceux qui s'y plongent. Après avoir exploré diverses théories éthiques, il invite à réfléchir sur comment structurer nos impressions et décisions morales.

Points Clés :

  • Réactions Spontanées : Les premières réactions face à des dilemmes, comme le cas de Jim et les Indiens, peuvent être tranchées, mais une réflexion plus profonde permet de mieux comprendre les enjeux moraux.
  • Construction d'une Position Cohérente : En analysant nos réactions, nous commençons à construire une position éthique responsable, qui connaît et assume les conséquences de ses choix.
  • Boîte à Outils Éthique : Les théories éthiques ne sont pas des solutions toutes faites, mais des outils pour évaluer les actions sous différents angles.
  • Analyse des Dilemmes : Cette analyse peut parfois clarifier des situations apparemment insolubles, mais il arrive aussi qu’aucune solution ne se dégage clairement, chaque théorie pouvant proposer des actions contradictoires.
  • Responsabilité Personnelle : Finalement, c'est à chacun de faire des choix basés sur ses valeurs prioritaires, de déterminer la personne qu'il souhaite être et le monde qu'il souhaite créer. Cela nécessite un entraînement, comme le soulignait Aristote.
Post-Bac
1

Chapitre 2- l'éthique

Ethique

I/ Attaque et défense du déontologisme.

I.1- Variation sur le droit de mentir

Concepts Clés

  • Déontologisme : Théorie morale selon laquelle certaines actions sont intrinsèquement bonnes ou mauvaises, indépendamment des conséquences.
  • Immanuel Kant : Philosophe déontologiste, affirme que mentir est toujours immoral.
  • Benjamin Constant : Critique du déontologisme, souligne que l'absolutisme moral peut être impraticable.

Argumentation de Kant

  • L'impératif catégorique : Une action est morale si elle peut être universalisée.
  • Exemple du mensonge :
  • Si je mens, je ne peux pas vouloir que tout le monde mente, car cela détruit le concept de promesse et de confiance.
  • La société nécessiterait une base de confiance pour fonctionner.

Argumentation de Constant

  • Critique de la rigidité : Dire la vérité en toutes circonstances peut causer des préjudices (ex. : révéler la cachette d’un ami innocent aux criminels).
  • Droit à la vérité : Le devoir de dire la vérité n’existe que envers ceux qui ont un droit à celle-ci. Les criminels n’ont pas ce droit.

Réponse de Kant

  • Récit de la société : Un monde où le mensonge est universalisé ne peut pas exister, car la communication et les contrats perdent leur sens.
  • Invariance de la règle : La morale ne souffre pas d'exceptions, même dans des cas difficiles.

Forces et Faiblesses

  • Force du déontologisme :
  • Offrir des règles claires et des repères solides pour la prise de décision morale.
  • Faiblesse du déontologisme :
  • Ne pas tenir compte des situations spécifiques où les règles peuvent sembler immorales (ex. : livrer un innocent).

Conclusion

  • Le débat entre Kant et Constant met en lumière les défis de la déontologie face aux réalités morales complexes, soulignant la tension entre normes rigides et jugements moraux contextuels.


I.2- Pluralisme des descriptions, pluralisme des valeurs

Concepts Clés

  • Pluralisme des descriptions : Une même action peut être interprétée de différentes manières, entraînant des maximes contradictoires.
  • Déontologisme : Peut être adapté pour reconnaître des devoirs hiérarchisés en fonction des contextes.

Argumentation

  • Exemple du mensonge :
  • Mentir pour protéger un innocent peut être décrit comme un mensonge, mais aussi comme un acte de protection.
  • Conflit des devoirs :
  • Deux devoirs peuvent entrer en conflit : protéger la vie d’un innocent vs. dire la vérité.
  • La question se pose : quel devoir doit primer dans cette situation ?

Adaptation du Déontologisme

  • Hiérarchie des valeurs :
  • Le déontologisme peut évoluer pour établir une hiérarchie des valeurs, permettant à certains devoirs de prévaloir sur d'autres.
  • Par exemple, le devoir de protéger un innocent peut l’emporter sur le devoir de ne pas mentir.

Conclusion

  • Le pluralisme des descriptions souligne la complexité des dilemmes moraux et permet une flexibilité dans l’application du déontologisme, en tenant compte des circonstances spécifiques et des valeurs en jeu.

I.3- Les conflits de devoir

Concepts Clés

  • Conflit de devoirs : Situation où deux ou plusieurs obligations morales s'opposent, rendant difficile la prise de décision. Cela soulève des questions sur la priorité des valeurs en jeu.
  • Hiérarchie des devoirs : Processus par lequel on classe les devoirs selon leur importance ou leur valeur éthique, permettant de résoudre les conflits de manière réfléchie et justifiée.

Argumentation

  • Exemple de la hiérarchie des valeurs :
  • Dans le cadre d'un dilemme moral, il est souvent nécessaire de choisir entre des valeurs apparemment incompatibles. Par exemple, protéger la vie d’un ami peut justifier un mensonge face à des criminels. Dans ce cas, le mensonge devient un moyen d’accomplir un devoir supérieur, celui de préserver une vie innocente.
  • Hiérarchisation dans le déontologisme : Alors que le déontologisme kantien interdit strictement le mensonge, une forme adaptative de déontologisme propose d'évaluer les devoirs en fonction des conséquences et de la situation. Cela permet de prioriser certains devoirs lorsque des conflits se présentent.

Difficulté de la Hiérarchisation

  • La hiérarchisation des valeurs n’est pas toujours évidente. Chaque situation comporte des nuances, et il peut être difficile de déterminer quel devoir doit prévaloir.
  • Exemples de complexité : Certaines situations impliquent des valeurs contradictoires, où le respect de la vérité et le devoir de protéger autrui se heurtent. Les décisions doivent souvent tenir compte des implications sociales et des relations humaines.

Cas Concret : Association Humanitaire

  • Situation : Des bénévoles d'une association humanitaire observent un groupe d'adultes, souvent en situation de précarité, qui se livrent à la mendicité. L’entraide et la solidarité semblent régner parmi eux, mais leurs conditions de vie soulèvent des inquiétudes.
  • Dilemme : L’arrivée d’un bébé dans ce contexte pose un dilemme moral : doit-on retirer l’enfant à sa mère pour le placer dans une structure d’accueil, en raison de la précarité de la situation ?
  • Considérations éthiques : Cette situation amène à réfléchir sur plusieurs points :
  • La capacité de la mère à s’occuper de l’enfant dans des conditions difficiles.
  • Les droits de l’enfant à un environnement sûr et stable.
  • Les implications émotionnelles et psychologiques pour la mère et l’enfant si la séparation a lieu.
  • Le respect des droits humains et la dignité de la mère.

Conclusion

  • La hiérarchisation des valeurs dans des situations éthiques complexes nécessite une approche réfléchie et contextuelle. Elle met en lumière les défis auxquels le déontologisme est confronté face à des réalités morales nuancées. En reconnaissant que les valeurs peuvent être décrites et interprétées de différentes manières, on voit que les décisions morales nécessitent souvent des arbitrages délicats, allant au-delà d’une simple application de règles morales. Cette réflexion est essentielle pour naviguer dans les dilemmes éthiques que nous rencontrons dans la vie quotidienne.


II/ Critiques et raffinements du conséquentialisme utilitariste

Le conséquentialisme, en particulier l'utilitarisme. Elle fait l'objet de nombreuses critiques. En raison de sa flexibilité Par rapport à l'absolutisme du déontologisme


Le déontologisme est critiqué pour sa rigueur.

Le conséquentialisme est critiqué pour sa flexibilité.


John Stuart Mill, co-fondateur avec Bentham de l'utilitarisme, illustre ces débats en soulevant des critiques sur cette approche

II.1- La morale de Mill et la qualité du bonheur

I. Contexte

  • John Stuart Mill : Éléve de Bentham, il prolonge la réflexion sur l’utilitarisme.
  • Critique de Bentham : Mill remet en question l'approche purement quantitative du plaisir.

II. Qualité du Bonheur

  1. Distinction entre Quantité et Qualité :
  • Mill insiste sur l'importance de la qualité des plaisirs, pas seulement leur quantité.
  • Citation clé : « Il vaut mieux être un homme insatisfait qu’un porc satisfait. »
  1. Préférences Humaines :
  • Observation empirique : La plupart des gens préfèrent conserver leur humanité, même imparfaite, plutôt que de vivre comme des animaux.
  1. Plaisirs Supérieurs vs. Inférieurs :
  • Mill fait une distinction entre plaisirs intellectuels (supérieurs) et plaisirs physiques (inférieurs).
  • Les plaisirs supérieurs, liés à l'esprit et au développement personnel, sont essentiels pour le véritable bonheur.
  1. Concepts de Bonheur et de Satisfaction :
  • Bonheur : Lié aux plaisirs supérieurs et à l'épanouissement humain.
  • Satisfaction : Souvent éphémère et associée aux plaisirs corporels.

III. Conclusion

  • Mill propose un ajustement à l'utilitarisme en intégrant la notion de qualité des plaisirs, ce qui enrichit la théorie utilitariste en la rendant plus conforme aux réalités de l'expérience humaine.


II.2 - Objections possibles à l'utilitarisme

1ere Objection possible à l'Utilitarisme:

  • Si on l'adopte, aucune action n'est mauvaise si elle entraine le bonheur du plus grand nombre

ex: tuer un innocent en direct à la télé si la population aime le programme TV


2ème Objection possible:

  • maximiser le bonheur du plus grand nombre peut signifier la moitié de la population +1

Donc la moitié -1 ne vit pas le bonheur

De ce fait, entraine un sacrifice des minorités


3eme Objection possible:

L'utilitarisme de Bentham et Mill est HEDONISTES = critère moral: le plaisir et la peine

  • D'autres valeurs devrait être maximisées, ex: la liberté, l'harmonie...


4eme Objection possible:

la calcul des conséquences

  • quels conséquences? conséquences directes? conséquence des conséquences? conséquences psychologiques?


5eme Objections possibles:

Est-ce que les effets sur les animaux, l'environnement, les générations futures n'ont pas aussi une valeur morale?


II.4 - Lorsque conséquentialisme et déontologisme se rejoignent: Utilitarisme de l'acte et Utilitarisme de la règle

Deux types d'Utilitarisme:

  • utilitarisme de l'acte ou utilitarisme directe (Bentham)

se décide au cas part cas, en fonction des conséquences propres.

une valeur peut-être moral ou immorale


  • Utilitarisme de la règle ou utilitarisme indirecte (Mill)

peut s'appuyer sur les générations précédentes, l'expérience pour en faire une règle. L'utilitarisme de la règle devient, au niveau pratique, l'équivalent du déontologisme, la différence étant dans leur justification.

III- Renouveau et Critiques de l'éthique de la vertu

I. Contexte Historique

  • Centralité de l'Éthique de la Vertu : À l'origine, cette approche philosophique était au cœur de la pensée morale dans la Grèce antique, développée par des penseurs comme Aristote.
  • Oubli et Renaissance : Bien qu'elle ait été négligée après le XVIIIe siècle, l'éthique de la vertu a refait surface grâce à l'article influent de G.E.M. Anscombe, Modern Moral Philosophy.

II. Thèses Principales d'Anscombe

  • Critique des Approches Traditionnelles :
  • Anscombe rejette l’éthique déontologique (Kant) et le conséquentialisme utilitariste (Bentham, Mill) pour leur manque de fondement moral dans un contexte moderne dépourvu de références traditionnelles.
  • Elle souligne que ces approches étaient cohérentes tant qu'elles s'appuyaient sur des valeurs judéo-chrétiennes, qui ne sont plus largement acceptées dans la société contemporaine.
  • Proposition d'un Nouveau Cadre Éthique :
  • Juste vs. Injuste : Anscombe suggère de remplacer les concepts de bien et de mal par ceux de juste et injuste, considérant le juste non comme une loi supérieure, mais comme une vertu à incarner.
  • Dimension Virtuelle : Le juste est perçu comme une caractéristique d'un individu vertueux, inscrivant l'éthique dans une perspective plus personnelle et communautaire.

III. Critiques de l'Éthique de la Vertu

  1. Efficacité Pratique :
  • Problématique : L'éthique de la vertu est souvent critiquée pour son incapacité à fournir des directives claires sur les actions à entreprendre dans des situations morales complexes.
  • Questions Soulevées : Que dois-je faire dans un dilemme moral ? Comment déterminer l’action juste ?
  • Réponse des Défenseurs :
  • Les partisans de l'éthique de la vertu soutiennent que, plutôt que de chercher directement des actions morales, il serait plus productif de se concentrer sur les actions immorales (par exemple, l'égoïsme, la malhonnêteté).
  • Approche par Défaut : En identifiant ce qu'il ne faut pas faire, les individus peuvent s'orienter vers des choix plus éthiques et développer progressivement une sagesse pratique.
  1. Relativité des Valeurs :
  • Critique de la Relativité : L’une des critiques majeures de l’éthique de la vertu est que les vertus sont perçues comme variables selon les contextes culturels et historiques. Par exemple, le courage était valorisé dans la Grèce antique, mais peut être perçu différemment aujourd'hui.
  • Réponse d'Alasdair MacIntyre :
  • MacIntyre argue que l’éthique n’a pas vocation à être universelle ; elle doit être comprise dans le cadre des spécificités d'une communauté.
  • Consensus Communautaire : Les décisions éthiques devraient émerger d'un processus de discussion et de consensus au sein de la communauté. Cela permettrait aux valeurs d'être choisies et réaffirmées collectivement, en visant un idéal commun.

IV. Dimension Politique de l'Éthique

  • Éthique et Politique : La discussion autour de l’éthique de la vertu met en lumière son lien avec la dimension politique, soulignant que les valeurs éthiques sont souvent façonnées par les contextes sociaux et culturels.
  • Importance de la Communauté : Cette perspective met en avant l'idée que l'éthique n'est pas seulement un ensemble de règles individuelles, mais une construction collective, visant à promouvoir le bien-être de la communauté.

V. Conclusion

  • L’éthique de la vertu connaît un renouveau significatif, remettant en question les approches éthiques traditionnelles. Elle souligne la nécessité d'un ancrage contextuel et communautaire dans les décisions éthiques, tout en confrontant des enjeux pratiques et théoriques sur la nature de la moralité et des valeurs humaines.


IV- Second Bilan

Le texte aborde la complexité des débats éthiques et la perplexité qui peut en résulter chez ceux qui s'y plongent. Après avoir exploré diverses théories éthiques, il invite à réfléchir sur comment structurer nos impressions et décisions morales.

Points Clés :

  • Réactions Spontanées : Les premières réactions face à des dilemmes, comme le cas de Jim et les Indiens, peuvent être tranchées, mais une réflexion plus profonde permet de mieux comprendre les enjeux moraux.
  • Construction d'une Position Cohérente : En analysant nos réactions, nous commençons à construire une position éthique responsable, qui connaît et assume les conséquences de ses choix.
  • Boîte à Outils Éthique : Les théories éthiques ne sont pas des solutions toutes faites, mais des outils pour évaluer les actions sous différents angles.
  • Analyse des Dilemmes : Cette analyse peut parfois clarifier des situations apparemment insolubles, mais il arrive aussi qu’aucune solution ne se dégage clairement, chaque théorie pouvant proposer des actions contradictoires.
  • Responsabilité Personnelle : Finalement, c'est à chacun de faire des choix basés sur ses valeurs prioritaires, de déterminer la personne qu'il souhaite être et le monde qu'il souhaite créer. Cela nécessite un entraînement, comme le soulignait Aristote.
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