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Le trouble obsessionnel-compulsif (TOC)

Définition

Critères diagnostiques (DSM-V)
Présence d'obsessions, de compulsions, ou des deux :
Obsession
« Pensées, impulsions ou représentations récurrentes et persistantes » ressenties comme intrusives, causant de l’anxiété ou de la détresse. Le sujet fait des efforts pour ignorer ou réprimer ces pensées ou pour les neutraliser par des compulsions​
Compulsion
« Comportements répétitifs » (ex. : lavage des mains, vérification) ou « actes mentaux » (ex. : prier, compter) que le sujet se sent obligé d’accomplir en réponse à une obsession​. Les comportements sont destinés à réduire la détresse ou à prévenir une situation redoutée, bien qu’ils soient « sans lien réaliste » ou « manifestement excessifs »​

Principaux diagnostics différentiels

Troubles anxieux (ex. : anxiété généralisée) : partagent certains symptômes obsessionnels mais diffèrent par les thématiques et les compulsions​.


Trouble du spectre autistique : contrairement au TOC, les patients autistes n’ont pas d’égodystonie (ils ne perçoivent pas leurs pensées comme étrangères ou intrusives)​.


Phobies spécifiques : se distinguent par l’absence de rituels compulsifs et d’inconfort si l’objet de la phobie n’est pas présent​.


Syndrome de Gilles de la Tourette : les tics peuvent parfois être confondus avec des compulsions, mais ils sont plus souvent vécus comme involontaires​.


Trouble dépressif majeur : les ruminations dépressives peuvent être confondues avec les obsessions, mais elles sont souvent accompagnées de sentiments d’autodépréciation et de culpabilité​.

Comorbidités les plus courantes


"75%" des enfants présentant un TOC rempliraient également les critères d'une autre diagnostic psychiatrique (Swedo et al.1989)


  • Tics : 30% des enfants avec un TOC présentent des tics.
  • Épisode dépressif majeur : 26% des cas.
  • Troubles neurodéveloppementaux (ex. TDAH) : 17%.
  • Phobies spécifiques
  • Troubles d'anxiété généralisée.
  • Trouble oppositionnel avec provocation.


Plus rarement :


  • Anxiété de séparation
  • Encoprésie / énurésie
  • Trouble des des conduites

Outils d'évaluation

Ces outils permettent d’évaluer la présence, la gravité et l’impact des symptômes du TOC, facilitant ainsi le diagnostic :


1. Questionnaire de dépistage en 6 items :


Ce questionnaire simple et rapide permet d’effectuer un dépistage initial du TOC chez l’enfant. Il est composé de questions directes telles que :


  - « Est-ce que tu nettoies ou laves beaucoup ? »

  - « Est-ce que tu vérifies souvent certaines choses ? »

  - « Y a-t-il des pensées qui te dérangent souvent et dont tu aimerais te débarrasser, mais tu n’y arrives pas ? »

  - « Est-ce que certaines activités au quotidien te prennent beaucoup de temps ? » 

  - «  Est-ce que tu te sens obligé de ranger ou positionner tes affaires d’une certaine manière, et tu te sens mal si elles ne le sont pas ? »

 - « Est-ce que ces problèmes te causent du souci ? »

(Krebs et al. 2015).


  Ce test présente une bonne sensibilité et permet d’identifier des cas de TOC nécessitant une évaluation plus approfondie.


2. Children’s Yale-Brown Obsessive-Compulsive Scale (CY-BOCS) :  


La CY-BOCS est l’adaptation pour enfants de la Yale-Brown Obsessive-Compulsive Scale utilisée pour les adultes. Il s'agit d'un entretien semi-structuré qui évalue la présence et la gravité d'obsessions et de compulsions : observations des parents utiles chez l'enfant / entretien sans parents pour ado


L'entretien comporte trois étapes :

  - Liste de vérification des symptômes : Obsessions et compulsions courantes.

  - Description des symptômes les plus perturbants: Le patient identifie les pensées et comportements qui lui posent le plus de problème.

  - Échelles de cotation de la sévérité : Évaluation de la détresse, fréquence, interférence et résistance liées aux symptômes.  


  La CY-BOCS est particulièrement utile pour quantifier la gravité du TOC et suivre l'évolution des symptômes au cours du traitement.


Thérapies ayant reçu des preuves scientifiques

Ces thérapies représentent les approches les plus solides en termes de preuves scientifiques pour le traitement du TOC, en fonction de la sévérité et de la réponse initiale du patient.


1. Thérapie cognitivo-comportementale (TCC) avec exposition et prévention de la réponse (EPR) :

  

  - Méthode : Cette approche consiste à exposer progressivement le patient aux situations qui déclenchent ses obsessions, tout en l’empêchant de réaliser les compulsions. Par exemple, le patient peut être invité à toucher des objets « contaminés » sans se laver les mains ensuite. L'objectif est d’apprendre au patient que l’anxiété diminue naturellement sans recours à la compulsion.


  - Efficacité : La TCC avec EPR est la méthode de traitement la plus reconnue pour le TOC. Elle s'est avérée particulièrement efficace chez les enfants de moins de 11 ans, et chez les patients ayant des rituels de symétrie ou des obsessions liées à la contamination. Elle peut être adaptée pour les jeunes enfants dès 3 ans.


2. Traitements médicamenteux (cas sévères) :


  - Inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) : Les ISRS (ex. : fluoxétine, sertraline) sont les médicaments les plus utilisés et les plus efficaces dans le traitement du TOC. Ils sont souvent prescrits en combinaison avec la TCC, en particulier dans les cas modérés à sévères.


  - Clomipramine : Ce médicament est un inhibiteur non-sélectif de la recapture de la monoamine, utilisé en seconde ligne après les ISRS. Bien qu'efficace, il présente des effets secondaires plus importants, notamment des complications cardiaques, ce qui en limite l'usage.


3. Combinaison TCC et médicaments :  


  - Dans les cas où la TCC seule ne suffit pas, ou dans les formes sévères du TOC, une combinaison de la TCC avec un traitement médicamenteux (ISRS) est recommandée. Cette approche permet d’obtenir des améliorations plus significatives.


4. Stimulation cérébrale profonde (SCP) :  


  - Utilisée dans les cas de TOC sévères et résistants au traitement, la stimulation cérébrale profonde consiste en l'implantation chirurgicale d’électrodes dans certaines zones du cerveau. Cette technique a montré une réduction moyenne de 45% du score Y-BOCS chez des patients adultes avec un TOC grave. Toutefois, cette méthode n’est utilisée qu’en dernier recours, et n’est pas recommandée chez les enfants.


Le trouble obsessionnel-compulsif (TOC)

Définition

Critères diagnostiques (DSM-V)
Présence d'obsessions, de compulsions, ou des deux :
Obsession
« Pensées, impulsions ou représentations récurrentes et persistantes » ressenties comme intrusives, causant de l’anxiété ou de la détresse. Le sujet fait des efforts pour ignorer ou réprimer ces pensées ou pour les neutraliser par des compulsions​
Compulsion
« Comportements répétitifs » (ex. : lavage des mains, vérification) ou « actes mentaux » (ex. : prier, compter) que le sujet se sent obligé d’accomplir en réponse à une obsession​. Les comportements sont destinés à réduire la détresse ou à prévenir une situation redoutée, bien qu’ils soient « sans lien réaliste » ou « manifestement excessifs »​

Principaux diagnostics différentiels

Troubles anxieux (ex. : anxiété généralisée) : partagent certains symptômes obsessionnels mais diffèrent par les thématiques et les compulsions​.


Trouble du spectre autistique : contrairement au TOC, les patients autistes n’ont pas d’égodystonie (ils ne perçoivent pas leurs pensées comme étrangères ou intrusives)​.


Phobies spécifiques : se distinguent par l’absence de rituels compulsifs et d’inconfort si l’objet de la phobie n’est pas présent​.


Syndrome de Gilles de la Tourette : les tics peuvent parfois être confondus avec des compulsions, mais ils sont plus souvent vécus comme involontaires​.


Trouble dépressif majeur : les ruminations dépressives peuvent être confondues avec les obsessions, mais elles sont souvent accompagnées de sentiments d’autodépréciation et de culpabilité​.

Comorbidités les plus courantes


"75%" des enfants présentant un TOC rempliraient également les critères d'une autre diagnostic psychiatrique (Swedo et al.1989)


  • Tics : 30% des enfants avec un TOC présentent des tics.
  • Épisode dépressif majeur : 26% des cas.
  • Troubles neurodéveloppementaux (ex. TDAH) : 17%.
  • Phobies spécifiques
  • Troubles d'anxiété généralisée.
  • Trouble oppositionnel avec provocation.


Plus rarement :


  • Anxiété de séparation
  • Encoprésie / énurésie
  • Trouble des des conduites

Outils d'évaluation

Ces outils permettent d’évaluer la présence, la gravité et l’impact des symptômes du TOC, facilitant ainsi le diagnostic :


1. Questionnaire de dépistage en 6 items :


Ce questionnaire simple et rapide permet d’effectuer un dépistage initial du TOC chez l’enfant. Il est composé de questions directes telles que :


  - « Est-ce que tu nettoies ou laves beaucoup ? »

  - « Est-ce que tu vérifies souvent certaines choses ? »

  - « Y a-t-il des pensées qui te dérangent souvent et dont tu aimerais te débarrasser, mais tu n’y arrives pas ? »

  - « Est-ce que certaines activités au quotidien te prennent beaucoup de temps ? » 

  - «  Est-ce que tu te sens obligé de ranger ou positionner tes affaires d’une certaine manière, et tu te sens mal si elles ne le sont pas ? »

 - « Est-ce que ces problèmes te causent du souci ? »

(Krebs et al. 2015).


  Ce test présente une bonne sensibilité et permet d’identifier des cas de TOC nécessitant une évaluation plus approfondie.


2. Children’s Yale-Brown Obsessive-Compulsive Scale (CY-BOCS) :  


La CY-BOCS est l’adaptation pour enfants de la Yale-Brown Obsessive-Compulsive Scale utilisée pour les adultes. Il s'agit d'un entretien semi-structuré qui évalue la présence et la gravité d'obsessions et de compulsions : observations des parents utiles chez l'enfant / entretien sans parents pour ado


L'entretien comporte trois étapes :

  - Liste de vérification des symptômes : Obsessions et compulsions courantes.

  - Description des symptômes les plus perturbants: Le patient identifie les pensées et comportements qui lui posent le plus de problème.

  - Échelles de cotation de la sévérité : Évaluation de la détresse, fréquence, interférence et résistance liées aux symptômes.  


  La CY-BOCS est particulièrement utile pour quantifier la gravité du TOC et suivre l'évolution des symptômes au cours du traitement.


Thérapies ayant reçu des preuves scientifiques

Ces thérapies représentent les approches les plus solides en termes de preuves scientifiques pour le traitement du TOC, en fonction de la sévérité et de la réponse initiale du patient.


1. Thérapie cognitivo-comportementale (TCC) avec exposition et prévention de la réponse (EPR) :

  

  - Méthode : Cette approche consiste à exposer progressivement le patient aux situations qui déclenchent ses obsessions, tout en l’empêchant de réaliser les compulsions. Par exemple, le patient peut être invité à toucher des objets « contaminés » sans se laver les mains ensuite. L'objectif est d’apprendre au patient que l’anxiété diminue naturellement sans recours à la compulsion.


  - Efficacité : La TCC avec EPR est la méthode de traitement la plus reconnue pour le TOC. Elle s'est avérée particulièrement efficace chez les enfants de moins de 11 ans, et chez les patients ayant des rituels de symétrie ou des obsessions liées à la contamination. Elle peut être adaptée pour les jeunes enfants dès 3 ans.


2. Traitements médicamenteux (cas sévères) :


  - Inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) : Les ISRS (ex. : fluoxétine, sertraline) sont les médicaments les plus utilisés et les plus efficaces dans le traitement du TOC. Ils sont souvent prescrits en combinaison avec la TCC, en particulier dans les cas modérés à sévères.


  - Clomipramine : Ce médicament est un inhibiteur non-sélectif de la recapture de la monoamine, utilisé en seconde ligne après les ISRS. Bien qu'efficace, il présente des effets secondaires plus importants, notamment des complications cardiaques, ce qui en limite l'usage.


3. Combinaison TCC et médicaments :  


  - Dans les cas où la TCC seule ne suffit pas, ou dans les formes sévères du TOC, une combinaison de la TCC avec un traitement médicamenteux (ISRS) est recommandée. Cette approche permet d’obtenir des améliorations plus significatives.


4. Stimulation cérébrale profonde (SCP) :  


  - Utilisée dans les cas de TOC sévères et résistants au traitement, la stimulation cérébrale profonde consiste en l'implantation chirurgicale d’électrodes dans certaines zones du cerveau. Cette technique a montré une réduction moyenne de 45% du score Y-BOCS chez des patients adultes avec un TOC grave. Toutefois, cette méthode n’est utilisée qu’en dernier recours, et n’est pas recommandée chez les enfants.

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