Définition
Conscience
La conscience est l'état d'être conscient de soi, de ses pensées, de ses émotions et de son environnement. C'est la perception immédiate des phénomènes qui fait partie de l'expérience subjective d'un individu.
Inconscient
L'inconscient désigne les processus mentaux qui échappent à la conscience, mais qui influencent néanmoins les pensées, les émotions et les comportements d'un individu.
I) Le moi entre conscient et inconscient
A) Le moi comme identité personnelle (John Locke, essai sur l'entendement humain)
John Locke, dans son 'Essai sur l'entendement humain', propose une réflexion sur le moi en tant qu'identité personnelle. Selon Locke, notre identité personnelle est fondée sur la continuité de la conscience, c’est-à-dire sur le fait d'être le même être pensant sur une période de temps. Il suggère que notre personnalité se forge à travers la mémoire de nos expériences passées, qui établit notre unicité et notre cohérence interne.
B) La découverte de l'inconscient par Freud
Sigmund Freud est le pionnier du concept d'inconscient. Freud a introduit la nécessité de l'hypothèse de l'inconscient pour expliquer de nombreux phénomènes psychologiques, notamment dans sa première topique qui distingue le conscient, le préconscient et l'inconscient. La deuxième topique intègre les concepts de Ça, Moi et Surmoi, soulignant la complexité des interactions mentales. Le refoulement est un concept central abordé dans 'Cinq leçons sur la psychanalyse', il représente le processus par lequel l'esprit rejette des pensées ou des souvenirs perturbateurs vers l'inconscient.
II) Le moi et l'extériorité
A) La subjectivité se constitue dans le rapport pratique au monde (Hegel)
Définition
Subjectivité
La subjectivité est la qualité de ce qui appartient au sujet pensant, en tant que conscience individuelle, sentiments et perceptions personnels.
Pour Hegel, la subjectivité se forme et s'affirme dans l'interaction pratique avec le monde. L'idée est que le moi prend conscience de lui-même et développe ses capacités dans ses engagements et relations pratiques avec la réalité extérieure, contribuant ainsi à la formation de son identité.
B) Crise du travail... crise du sujet (Marx)
Marx suggère que l'industrialisation a provoqué une crise du travail et, par conséquent, une crise du sujet. Le film 'Les Temps modernes' de Charlie Chaplin illustre cette aliénation par le travail industriel mécanisé où les travailleurs sont déshumanisés. Dans les 'Manuscrits de 1844', Marx développe le concept d'aliénation, évoquant comment les travailleurs deviennent étrangers à eux-mêmes et aux autres, car ils vendent leur force de travail pour survivre dans un système capitaliste.
III) Le moi et l'autre
A) Rousseau
Rousseau met en avant l'importance de la reconnaissance et de la relation avec autrui dans la formation du moi. Dans ses écrits, il insiste sur le rôle de l'émulation et de l'amour-propre qui naissent dans la confrontation avec les autres.
B) La catégorie de l'Autre est aussi originelle que la conscience elle-même
La catégorie de l'Autre apparaît comme fondamentale dans la constitution de la conscience. Dès l'enfance, la perception de l'autre influence et façonne notre conscience, car elle est aussi originelle que la conscience elle-même. L'alteritérité est essentielle non seulement pour la compréhension de soi mais également dans la dynamique de la socialisation.
IV) L'illusion du moi (Nietzsche)
Nietzsche remet en question la notion d'un moi stable et unifié. Pour lui, le moi n'est qu'une construction, une illusion formée par la somme de souvenirs et d'expériences vécues. Il incite à dépasser cette vision en acceptant le caractère fluide et changeant de la nature humaine, libérant ainsi l'individu des chaînes de l'identité fixe et immuable.
A retenir :
Les métamorphoses du moi sont des réflexions sur la complexité de l'identité humaine, qui évolue à travers les interactions entre la conscience, l'inconscient, et l'extériorité. Le moi se forge tant dans la mémoire que dans les rapports avec autrui, tout en subissant des influences externes comme le travail et les interactions sociales. Finalement, l'idée que le moi est une illusion questionne l'unité de l'identité, poussant à envisager une personne comme un ensemble dynamique de vécus et de perceptions.
