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Lycée
Première

Ma bohème

Analyse

strophe 1: Les premiers mots du poème expriment l'errance et la liberté, sources de bonheur. En effet, le verbe de mouvement « s'en aller » n'est pas accompagné d'un complément circonstanciel de lieu. On comprend donc que la destination ne compte pas. La dimension autobiographique est confirmée par l'utilisation du pronom personnel et des déterminants de 1ère personne (je, mes, mon) et fait référence aux fugues du poète. L'habitude transparaît également dans le temps qui domine l'ensemble du poème : l'imparfait à valeur itérative (d'habitude, de répétition) "allais" ;

"devenait" ; "allais" ; "étais"

Le 2° vers aborde un autre thème, celui de la pauvreté, le dénuement : les poches sont crevées et le paletot (sorte de manteau) est tellement usé qu'il ne représente plus qu'une idée (idéal). « Sous le ciel » peut faire référence à l'absence de couvre-chef.

Toutefois, son errance lui procure une aisance et un plaisir lui faisant oublier ses problèmes matériels. On notera à cet effet l'allitération en - m (« m'en »; « mes »; « mon »; « Muse »; « amours ») dans l'ensemble de la strophe qui véhicule un sentiment de douceur et de confort.

La rime singulière « crevées / rêvées » peut laisser entendre que le pouvoir de l'imagination remplace les contraintes matérielles.

Ce bonheur d'errer au sein de la nature lui permet de se rapprocher de la « Muse », figure de l'inspiration poétique. Il se permet d'apostropher et de tutoyer une figure d'habitude très respectée par les poètes, ce qui peut apparaître assez impertinent mais l'expression « j'étais ton féal » témoigne également de l'admiration et la fidélité qu'il lui voue.

Il y a une certaine forme d'allégresse du jeune poète, emporté par sa fougue mais cette grandiloquence (qui peut paraître un peu trop exacerbée) pourrait évoquer aussi une certaine ironie sur lui-même, avec notamment l'utilisation de l'adjectif « splendides » et de l'expression « Oh ! Là ! Là », emphatiques.

Cette expression, si elle peut traduire également son enthousiasme, sa joie de vivre, son désir sensuel, est complètement inadaptée dans un sonnet classique, ce qui, avec les irrégularités rythmiques qui ponctuent cette strophe (césures notamment) approfondit la désinvolture et la liberté du poète face à l'écriture poétique.

Ainsi dans cette strophe, le poète nous livre l'image d'un personnage pauvre, mais heureux dans la simplicité et la liberté de son errance créative.


strophe 2 et 3: Cette liberté d'écriture se retrouve de nouveau dans le 1er vers de cette deuxième strophe qui est en quelques sortes un débordement de la première. II reprend l'idée de dénuement mais en créant une image assez grotesque (culotte / large trou).

Après le féal, il intègre la notion de vagabondage à travers un personnage de conte merveilleux « - Petit-Poucet rêveur » (antonomase: nom propre pour désigner une notion), mise en exergue par un tiret. L'adjectif « rêveur » donne un aspect poétique et métaphorique à l'expression.

Mais, plutôt que semer des cailloux, Rimbaud sème des rimes et c'est bel et bien la poésie qui lui

montre le chemin à suivre. Le rejet : « Des rimes » (v 7) met en relief cet amour inconditionnel pour la poésie qui l'accompagne pas à pas.

On retrouve dans cette strophe l'idée d'euphorie et d'allégresse introduite dans la première strophe. Le poète évoque sa "course" comme s'il courait sans but.

La métaphore du vers 3 "Mon auberge était à la Grande-Ourse" suggère qu'il dort à la belle étoile et évoque de nouveau l'idée de pauvreté.

Mais le fait de dormir dehors lui permet d'être en contact direct avec la nature et surtout de trouver l'inspiration poétique. Il voit naître des correspondances entre les sens en s'appropriant la nature : "Mes étoiles", ici le pronom possessif de première personne montre qu'il se sent en symbiose avec le ciel et la nature.


Les sonorités douces :allitérations en m, assonances en ou : « rimes / mon / mes / doux frou-frou » miment la douceur, la protection de cette nature qui offre un toit à Rimbaud. Elle met ses sens en éveil l'ouïe : « doux frou-frou », le toucher: « je sentais des gouttes », le goût: « comme un vin de vigueur ».

Rimbaud poursuit sa déconstruction du sonnet classique en prolongeant la 2° strophe dans la 3°

(c'est la même phrase, connectée par la conjonction de coordination :« et « ) tout en confirmant la correspondance des sens. En effet, il affirme écouter les étoiles, après les avoir touchées.

Après être parti et avoir erré dans les 2 quatrains, Rimbaud s'arrête et est en communion avec la nature qui le nourrit spirituellement (gouttes : baptême) : l'allitération en v: « vin / vigueur » montre à quel point cette nature lui transmet sa force. Les trois vers de ce premier tercet, d'ailleurs, respectent la césure de l'alexandrin à la 6e syllabe, renforçant cette harmonie.

L'adjectif mélioratif "bon" insiste sur le bonheur du poète.    



strophe 4: l est heureux dans la simplicité de sa situation qui l'amène progressivement à composer son poème « rimant ». « Des ombres fantastiques » propose un cadre onirique, légèrement effrayant. Il s'agit en fait de la perception de la tombée de la nuit par le poète dont l'imagination refaçonne le réel. Il est entré dans une forme de transe poétique, c'est à dire un délire, ou plutôt un "des lyres" comme le suggère le jeu de mots du vers 13. Il rappelle que le vagabondage est synonyme de créativité grâce à la rime insolite entre : « fantastiques / élastiques ». Rien ne peut entraver son amour de la poésie. Il détourne cette chose banale qu'est l'élastique pour la métamorphoser en lyre, l'image, singulière et désinvolte, se prolonge dans l'enjambement « de mes souliers blessés » ramenant à une réalité plus basse, plus prosaïque.L'adjectif "blessés" épithète du nom "souliers" forme une hypallage. L'adjectif devrait plutôt compléter le nom "pied". En tout cas, cela suggère que l'errance du poète lui laisse des stigmates physiques.

Ainsi, on voit que tout part du réel, puisque le poète est en fait en train de jouer avec ses vieilles chaussures quand lui vient l'inspiration.

On retrouve bien ici l'idée de sacrifice de soi pour la poésie. Idée chère à Baudelaire ou Musset, entre autres, qui font du poète un voyant sacrifiant sa vie pour faire "voir" aux autres.C'est l'un des sens que l'on peut attribuer à la dernière exclamation du poème : "un pied près de mon cœur !".Le sens de pied est problématique car il fait osciller la lecture entre deux possibilités : soit l'on parle du pied qui est l'unité de mesure en poésie, dans ce cas, Rimbaud voudrait affirmer que la poésie est la chose la plus importante pour lui, car elle est "près de (s)on cœur". est également possible de donner le sens habituel au mot "pied". Dans ce cas, Rimbaud revient à son goût pour l'errance et la liberté. Le pied serait la partie la plus importante de son corps car il lui permet de rester toujours en mouvement. Il est intéressant de voir le sonnet finir par une double-lecture et sur une certaine vitalité grâce au second hémistiche du vers final composé uniquement de monosyllabes

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strophe 1: Les premiers mots du poème expriment l'errance et la liberté, sources de bonheur. En effet, le verbe de mouvement « s'en aller » n'est pas accompagné d'un complément circonstanciel de lieu. On comprend donc que la destination ne compte pas. La dimension autobiographique est confirmée par l'utilisation du pronom personnel et des déterminants de 1ère personne (je, mes, mon) et fait référence aux fugues du poète. L'habitude transparaît également dans le temps qui domine l'ensemble du poème : l'imparfait à valeur itérative (d'habitude, de répétition) "allais" ;

"devenait" ; "allais" ; "étais"

Le 2° vers aborde un autre thème, celui de la pauvreté, le dénuement : les poches sont crevées et le paletot (sorte de manteau) est tellement usé qu'il ne représente plus qu'une idée (idéal). « Sous le ciel » peut faire référence à l'absence de couvre-chef.

Toutefois, son errance lui procure une aisance et un plaisir lui faisant oublier ses problèmes matériels. On notera à cet effet l'allitération en - m (« m'en »; « mes »; « mon »; « Muse »; « amours ») dans l'ensemble de la strophe qui véhicule un sentiment de douceur et de confort.

La rime singulière « crevées / rêvées » peut laisser entendre que le pouvoir de l'imagination remplace les contraintes matérielles.

Ce bonheur d'errer au sein de la nature lui permet de se rapprocher de la « Muse », figure de l'inspiration poétique. Il se permet d'apostropher et de tutoyer une figure d'habitude très respectée par les poètes, ce qui peut apparaître assez impertinent mais l'expression « j'étais ton féal » témoigne également de l'admiration et la fidélité qu'il lui voue.

Il y a une certaine forme d'allégresse du jeune poète, emporté par sa fougue mais cette grandiloquence (qui peut paraître un peu trop exacerbée) pourrait évoquer aussi une certaine ironie sur lui-même, avec notamment l'utilisation de l'adjectif « splendides » et de l'expression « Oh ! Là ! Là », emphatiques.

Cette expression, si elle peut traduire également son enthousiasme, sa joie de vivre, son désir sensuel, est complètement inadaptée dans un sonnet classique, ce qui, avec les irrégularités rythmiques qui ponctuent cette strophe (césures notamment) approfondit la désinvolture et la liberté du poète face à l'écriture poétique.

Ainsi dans cette strophe, le poète nous livre l'image d'un personnage pauvre, mais heureux dans la simplicité et la liberté de son errance créative.


strophe 2 et 3: Cette liberté d'écriture se retrouve de nouveau dans le 1er vers de cette deuxième strophe qui est en quelques sortes un débordement de la première. II reprend l'idée de dénuement mais en créant une image assez grotesque (culotte / large trou).

Après le féal, il intègre la notion de vagabondage à travers un personnage de conte merveilleux « - Petit-Poucet rêveur » (antonomase: nom propre pour désigner une notion), mise en exergue par un tiret. L'adjectif « rêveur » donne un aspect poétique et métaphorique à l'expression.

Mais, plutôt que semer des cailloux, Rimbaud sème des rimes et c'est bel et bien la poésie qui lui

montre le chemin à suivre. Le rejet : « Des rimes » (v 7) met en relief cet amour inconditionnel pour la poésie qui l'accompagne pas à pas.

On retrouve dans cette strophe l'idée d'euphorie et d'allégresse introduite dans la première strophe. Le poète évoque sa "course" comme s'il courait sans but.

La métaphore du vers 3 "Mon auberge était à la Grande-Ourse" suggère qu'il dort à la belle étoile et évoque de nouveau l'idée de pauvreté.

Mais le fait de dormir dehors lui permet d'être en contact direct avec la nature et surtout de trouver l'inspiration poétique. Il voit naître des correspondances entre les sens en s'appropriant la nature : "Mes étoiles", ici le pronom possessif de première personne montre qu'il se sent en symbiose avec le ciel et la nature.


Les sonorités douces :allitérations en m, assonances en ou : « rimes / mon / mes / doux frou-frou » miment la douceur, la protection de cette nature qui offre un toit à Rimbaud. Elle met ses sens en éveil l'ouïe : « doux frou-frou », le toucher: « je sentais des gouttes », le goût: « comme un vin de vigueur ».

Rimbaud poursuit sa déconstruction du sonnet classique en prolongeant la 2° strophe dans la 3°

(c'est la même phrase, connectée par la conjonction de coordination :« et « ) tout en confirmant la correspondance des sens. En effet, il affirme écouter les étoiles, après les avoir touchées.

Après être parti et avoir erré dans les 2 quatrains, Rimbaud s'arrête et est en communion avec la nature qui le nourrit spirituellement (gouttes : baptême) : l'allitération en v: « vin / vigueur » montre à quel point cette nature lui transmet sa force. Les trois vers de ce premier tercet, d'ailleurs, respectent la césure de l'alexandrin à la 6e syllabe, renforçant cette harmonie.

L'adjectif mélioratif "bon" insiste sur le bonheur du poète.    



strophe 4: l est heureux dans la simplicité de sa situation qui l'amène progressivement à composer son poème « rimant ». « Des ombres fantastiques » propose un cadre onirique, légèrement effrayant. Il s'agit en fait de la perception de la tombée de la nuit par le poète dont l'imagination refaçonne le réel. Il est entré dans une forme de transe poétique, c'est à dire un délire, ou plutôt un "des lyres" comme le suggère le jeu de mots du vers 13. Il rappelle que le vagabondage est synonyme de créativité grâce à la rime insolite entre : « fantastiques / élastiques ». Rien ne peut entraver son amour de la poésie. Il détourne cette chose banale qu'est l'élastique pour la métamorphoser en lyre, l'image, singulière et désinvolte, se prolonge dans l'enjambement « de mes souliers blessés » ramenant à une réalité plus basse, plus prosaïque.L'adjectif "blessés" épithète du nom "souliers" forme une hypallage. L'adjectif devrait plutôt compléter le nom "pied". En tout cas, cela suggère que l'errance du poète lui laisse des stigmates physiques.

Ainsi, on voit que tout part du réel, puisque le poète est en fait en train de jouer avec ses vieilles chaussures quand lui vient l'inspiration.

On retrouve bien ici l'idée de sacrifice de soi pour la poésie. Idée chère à Baudelaire ou Musset, entre autres, qui font du poète un voyant sacrifiant sa vie pour faire "voir" aux autres.C'est l'un des sens que l'on peut attribuer à la dernière exclamation du poème : "un pied près de mon cœur !".Le sens de pied est problématique car il fait osciller la lecture entre deux possibilités : soit l'on parle du pied qui est l'unité de mesure en poésie, dans ce cas, Rimbaud voudrait affirmer que la poésie est la chose la plus importante pour lui, car elle est "près de (s)on cœur". est également possible de donner le sens habituel au mot "pied". Dans ce cas, Rimbaud revient à son goût pour l'errance et la liberté. Le pied serait la partie la plus importante de son corps car il lui permet de rester toujours en mouvement. Il est intéressant de voir le sonnet finir par une double-lecture et sur une certaine vitalité grâce au second hémistiche du vers final composé uniquement de monosyllabes

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