• Né en 1879, Henri Wallon est à la fois agrégé de philosophie (1902) et docteur en médecine (1908).
• En 1925, il soutient sa thèse : Stades et troubles du développement psychologique et mental chez l’enfant.
• Pionnier de la psychiatrie infantile en France, il se consacre à la psychologie de l’enfant.
• Engagé politiquement : résistant durant la Seconde Guerre mondiale, député communiste, il participe à la réforme Langevin-Wallon sur l’éducation.
• Fondateur de la revue Enfance (1948) et président du Groupe Français d’Éducation Nouvelle jusqu’à sa mort en 1962.

Wallon se situe entre Freud et Piaget :

• Freud : développement centré sur l’affectivité et les conflits intrapsychiques.
• Piaget : développement des structures cognitives et de l’intelligence.
• Wallon : psychogenèse interactive entre affectivité et intelligence, régie par un mécanisme d’alternance fonctionnelle et de discontinuité.

• Discontinuité : chaque stade du développement est marqué par des ruptures et des transformations.
• Prédominance fonctionnelle : à chaque stade, une fonction psychologique (affectivité ou cognition) domine sans exclure les autres.
• Alternance : le développement oscille entre des phases centripètes (introversion, construction du moi) et centrifuges (extraversion, exploration du monde).
• Intégration : chaque stade constitue un système global d’organisation des fonctions psychologiques.

Wallon articule trois dimensions :

• Biologique : importance de la maturation physique et nerveuse, notamment durant les premières années.
• Sociale : influence cruciale du milieu social (famille, école) sur la psychogenèse.
• Psychologique : développement des fonctions cognitives et affectives.

Henri Wallon a profondément marqué la psychologie du développement en proposant une vision originale et multidimensionnelle de l’évolution de la personnalité chez l’enfant. Contrairement à Freud, qui se concentre sur l’affectivité et l’inconscient, ou à Piaget, qui privilégie le développement cognitif, Wallon intègre l’affectivité, l’intelligence et la socialisation dans une perspective interactive et alternante.

Son approche est fondée sur plusieurs principes clés : la discontinuité des stades, la prédominance fonctionnelle, et l’importance des interactions entre les dimensions biologique, sociale et psychologique. Il met en lumière l’importance de l’environnement social, en particulier familial et scolaire, dans le façonnement de la personnalité de l’enfant.

La notion d’alternance entre des phases centripètes (construction du moi) et centrifuges (ouverture au monde) reflète une progression dynamique et spiralaire, dans laquelle chaque stade est à la fois une continuité et une rupture par rapport aux précédents. Cette vision s'oppose aux modèles strictement linéaires et souligne que le développement n’est pas uniforme mais marqué par des crises, des ajustements et des transformations.