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Lycée
Première

Le théâtre : Juste La Fin Du Monde de Jean-Luc Lagarce

Analyse

Juste La Fin Du Monde de Jean-Luc Lagarce :


Jean-Luc Lagarce naît le 14 février 1957 dans une famille ouvrière. Ses parents travaillent dans les usines Peugeot à Sochaux. A la maison, il y a peu de livres et on ne va pas au théâtre. Il commence toutefois à écrire pour des représentations scolaires. Il décède du sida en 1995.


Juste la fin du monde est paru en 1990. Le contexte historique de l'oeuvre se situe à la fin des années 1980 au début des années 1990. On assiste à la chute symbolique du mur de Berlin et à la réunification de l'Allemagne. C'est donc dans une ville en pleine mutation que Jean-Luc Lagarce écrit sa pièce.


Dans cette pièce, Louis vient annoncer sa mort prochaine à ses proches et il n'y arrive pas. La pièce est l'histoire d'un non-évènement. La beauté de cette pièce ne réside pas dans l'action.

Dans le prologue, on assiste à un monologue de Louis, qui annonce qu'il retourne voir sa famille pour leur annoncer sa mort prochaine.

Dans la première partie de la pièce, Louis revient dans sa famille après une longue absence. Il rencontre pour la première fois Catherine, la femme de son frère, qui lui parle de ses deux enfants et de sa vie avec Antoine. Sa soeur, Suzanne, lui reproche non seulement d'être parti si longtemps, mais aussi de ne pas leur écrire. La mère évoque les dimanches de l'enfance des garçons. Elle cherche à prévenir Louis des attentes de son frère et de sa soeur pour éviter que sa visite ne suscite trop de rancoeur. Louis, dans un long monologue, analyse son rapport à la mort et aux autres. Antoine se demande pourquoi son frère est venu, tout en affirmant qu'il ne veut pas vraiment savoir.

Dans l'intermède, Louis raconte son rêve dans lequel il est irrémédiablement éloigné des autres membres de la famille. Dans tout l'intermède, Suzanne, Catherine, la mère, Antoine et Louis semble poursuivre sans arriver à se trouver.

Durant la deuxième partie, Louis prend la décision de partir, sans avoir rien dit à sa famille de sa mort prochaine. Antoine l'emmène à la gare. Louis fait des promesses qu'il sait qu'il ne tiendra pas. Suzanne essaie de le retenir sans y croire. Antoine conclut dans une longue tirade en expliquant tout ce que le vide laissé par Louis a provoqué en lui.

Dans l'épilogue, Louis revient sur son échec. Il raconte un souvenir : se promenant dans la montagne, il a soudainement eu envie de pousser un immense cri de joie, mais finalement il ne l'a pas fait.


Louis est le personnage central de cette pièce, il est âgé de 34 ans et il sait qu'il va mourir dans un moins d'un an. Il n'évoque jamais explicitement les raison de sa mort. La dimension autobiographique de l'oeuvre de Lagarce, la récurrence des thèmes qui la traversent, laissent à penser que Louis est malade du sida sans que jamais le terme ne soit prononcé. La seule allusion que l'on pourrait lire à l'homosexualité de Louis réside dans un passage de l'intermède(scène 3) serait une manière de suggérer un amour coupable, et peut-être un amour homosexuel. En effet, dans les années 1980, on l'a vu, l'homosexualité est encore souvent marginalisée et le sida y est associé, considéré, même, comme une punition méritée par certains.

Il a quitté sa famille il y a longtemps. Sa soeur était encore petite. Quelles qu'en aient été les raisons, cette rupture a été assez définitive. Il n'écrit pas souvent, à peine une petite carte postale impersonnelle de temps en temps. Il n'est pas revenu pour le mariage de son frère ou la naissance de ses neveux. En effet, il n'a rencontré ni Catherine ni ses enfants, âgés pourtant de 6 et 8 ans.


Louis est un écrivain, c'est à la fois son métier, mais aussi une sorte de don, d'après sa soeur.

Sa principal caractéristique pour tous les membre de sa famille, c'est d'être calme. Il se présente d'abord comme "un homme posé" (prologue) et l'on pourrait penser que c'est une qualité. Mais quand les membres de la famille reviennent sur cette attitude, c'est pour la critiquer. Son calme, sa manière de réagir apparaissent comme des marqueurs de mépris. Suzanne et Antoine le vivent comme "la pire des plaies". Pour la mère, cette attitude est mystérieuse et elle justifie l'isolement de Louis par rapport à la famille.


Antoine, petit frère de Louis et le grand frère de Suzanne travaille dans une petite usine d'outillage et habite dans un quartier sans charme, pas très loin de chez la mère, pas très loin donc de la maison où il a vécu enfant. Il est marié, père de deux enfants. Ce n'est pas un intellectuel, il a donc une vie similaire à ses parents, une vie conforme à ce qu'on attendait de lui sans doute. Il s'oocupe de sa mère et de sa soeur, se sent responsable d'elles. Contrairement à Louis, il n'est pas calme. Il a un "sale mauvais caractère" et il sait qu'on dit de lui (" il faut savoir le prendre"/ comme on le dit d'un homme méchant et brutal). Il parle avec brusquerie, de manière familière voir vulgaires, à sa soeur ou son frère.

Pourtant, sous ses airs bourrus, il est attaché à son frère. Dans la scène 3 de la deuxième partie, il lui explique avoir depuis longtemps eu peur que Louis soit mal aimé. Il se sent responsable et coupable du sentiment que Louis a d'être mal aimé. Il est à la fois inquiet pour lui et en colère contre lui. Mais Antoine finit par retourner cette colère contre lui-même.


Suzanne est la petite soeur de Louis et d'Antoine. Elle est beaucoup plus jeune qu'eux et n'a pas les mêmes souvenirs. Elle n'a pas participé aux dimanches dont se souvient la mère. Les garçons sont devenus trop grands et ils ont arrêté de faire des pique-niques. Elle était encore "petite" quand Louis a quitté la maison. Elle habite encore chez sa mère, mais elle a un espace à elle "Je vis au second étage". Elle sert de chauffeur à sa mère qui n'a pas le permis. Elle a donc une position intermédiaire entre l'adulte et l'enfant, entre autonomie et la dépendance. Elle n'hésite pas se plaindre de son existence et fait des reproches à son frère.


Les thèmes clés de cette pièce son la recherche du mot juste, dire sans dire et dire mieux.


  • Louis voudrait parler mais ne parvient pas à dire ce qu'il ressent. Sa famille voudrait le comprendre mais ne veut pas l'entendre. De plus, parce qu'il est écrivain et qu'ils éprouvent pour lui de l'admiration, ils cherchent à s'expliquer le mieux possible, mais se perdent dans leur quête. Le langage, qui devrait être un lien, est souvent un obstacle aux relations familiales. Il est marqué par une quête sans fin du mot juste, un discours qui revient sans cesse sur lui-même au lieu de progresser, faisant échouer les personnages qui veulent réparer la rupture produite par le départ de Louis.
  • Le refus de l'explicite : pour parler sans heurter les autres, les personnages recourent souvent à l'implicite. Ils emploient des formules si générales qu'elles n'ont plus vraiment de sens. Ainsi, dans l'intermède, la scène 4 est entièrement consacrée à quelque chose que l'on ne comprend pas ("Suzanne : ce que je ne comprends pas. / Antoine : moi non plus [...] / Antoine : Et peu probable que je comprenne jamais").
  • Les phrases inachevées : de plus, il leur arrive de ne pas terminer leurs phrases, de laisser le sens ouvert ("tu ne t'entends pas, tu t'entendrais...") comme si tout devait être clair pour l'auditeur, ce qui n'est pas toujours le cas, puisqu'ils reconnaissent ne pas se comprendre.
  • L'ironie : enfin, pour ne pas dire ce qu'ils ressentent, ils recourent parfois à l'ironie ("il est passionné, c'est un homme passionnée par cette description de notre progéniture").
  • Les corrections : Les personnages cherchent le mot juste comme ils gratteraient sans cesse la même plaie ("c'est méchant, pas méchant, non, c'est déplaisant").
  • Le métalangage : De plus, ils réfléchissent à la justesse des expressions qu'ils emploient ("juste un peu, comment dire ? Pour s'amuser, non ?".
  • Enfin, dans leur désir de dire mieux, ils emploient des disgressions. Ils font des pauses pour contextualiser, préciser, et cette pause les conduit parfois à oublier leur chemin initial. Ainsi, Suzanne, dans la scène 3 de la première partie, essaie d'expliquer ce qui s'est passé depuis le départ de Louis , mais elle s'interrompt pour décrire son caractère ("- Je pense que tu es un homme habile, un homme qu'on pourrait qualifier d'habile, un homme "plein d'une certaine habilité").





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Première

Le théâtre : Juste La Fin Du Monde de Jean-Luc Lagarce

Analyse

Juste La Fin Du Monde de Jean-Luc Lagarce :


Jean-Luc Lagarce naît le 14 février 1957 dans une famille ouvrière. Ses parents travaillent dans les usines Peugeot à Sochaux. A la maison, il y a peu de livres et on ne va pas au théâtre. Il commence toutefois à écrire pour des représentations scolaires. Il décède du sida en 1995.


Juste la fin du monde est paru en 1990. Le contexte historique de l'oeuvre se situe à la fin des années 1980 au début des années 1990. On assiste à la chute symbolique du mur de Berlin et à la réunification de l'Allemagne. C'est donc dans une ville en pleine mutation que Jean-Luc Lagarce écrit sa pièce.


Dans cette pièce, Louis vient annoncer sa mort prochaine à ses proches et il n'y arrive pas. La pièce est l'histoire d'un non-évènement. La beauté de cette pièce ne réside pas dans l'action.

Dans le prologue, on assiste à un monologue de Louis, qui annonce qu'il retourne voir sa famille pour leur annoncer sa mort prochaine.

Dans la première partie de la pièce, Louis revient dans sa famille après une longue absence. Il rencontre pour la première fois Catherine, la femme de son frère, qui lui parle de ses deux enfants et de sa vie avec Antoine. Sa soeur, Suzanne, lui reproche non seulement d'être parti si longtemps, mais aussi de ne pas leur écrire. La mère évoque les dimanches de l'enfance des garçons. Elle cherche à prévenir Louis des attentes de son frère et de sa soeur pour éviter que sa visite ne suscite trop de rancoeur. Louis, dans un long monologue, analyse son rapport à la mort et aux autres. Antoine se demande pourquoi son frère est venu, tout en affirmant qu'il ne veut pas vraiment savoir.

Dans l'intermède, Louis raconte son rêve dans lequel il est irrémédiablement éloigné des autres membres de la famille. Dans tout l'intermède, Suzanne, Catherine, la mère, Antoine et Louis semble poursuivre sans arriver à se trouver.

Durant la deuxième partie, Louis prend la décision de partir, sans avoir rien dit à sa famille de sa mort prochaine. Antoine l'emmène à la gare. Louis fait des promesses qu'il sait qu'il ne tiendra pas. Suzanne essaie de le retenir sans y croire. Antoine conclut dans une longue tirade en expliquant tout ce que le vide laissé par Louis a provoqué en lui.

Dans l'épilogue, Louis revient sur son échec. Il raconte un souvenir : se promenant dans la montagne, il a soudainement eu envie de pousser un immense cri de joie, mais finalement il ne l'a pas fait.


Louis est le personnage central de cette pièce, il est âgé de 34 ans et il sait qu'il va mourir dans un moins d'un an. Il n'évoque jamais explicitement les raison de sa mort. La dimension autobiographique de l'oeuvre de Lagarce, la récurrence des thèmes qui la traversent, laissent à penser que Louis est malade du sida sans que jamais le terme ne soit prononcé. La seule allusion que l'on pourrait lire à l'homosexualité de Louis réside dans un passage de l'intermède(scène 3) serait une manière de suggérer un amour coupable, et peut-être un amour homosexuel. En effet, dans les années 1980, on l'a vu, l'homosexualité est encore souvent marginalisée et le sida y est associé, considéré, même, comme une punition méritée par certains.

Il a quitté sa famille il y a longtemps. Sa soeur était encore petite. Quelles qu'en aient été les raisons, cette rupture a été assez définitive. Il n'écrit pas souvent, à peine une petite carte postale impersonnelle de temps en temps. Il n'est pas revenu pour le mariage de son frère ou la naissance de ses neveux. En effet, il n'a rencontré ni Catherine ni ses enfants, âgés pourtant de 6 et 8 ans.


Louis est un écrivain, c'est à la fois son métier, mais aussi une sorte de don, d'après sa soeur.

Sa principal caractéristique pour tous les membre de sa famille, c'est d'être calme. Il se présente d'abord comme "un homme posé" (prologue) et l'on pourrait penser que c'est une qualité. Mais quand les membres de la famille reviennent sur cette attitude, c'est pour la critiquer. Son calme, sa manière de réagir apparaissent comme des marqueurs de mépris. Suzanne et Antoine le vivent comme "la pire des plaies". Pour la mère, cette attitude est mystérieuse et elle justifie l'isolement de Louis par rapport à la famille.


Antoine, petit frère de Louis et le grand frère de Suzanne travaille dans une petite usine d'outillage et habite dans un quartier sans charme, pas très loin de chez la mère, pas très loin donc de la maison où il a vécu enfant. Il est marié, père de deux enfants. Ce n'est pas un intellectuel, il a donc une vie similaire à ses parents, une vie conforme à ce qu'on attendait de lui sans doute. Il s'oocupe de sa mère et de sa soeur, se sent responsable d'elles. Contrairement à Louis, il n'est pas calme. Il a un "sale mauvais caractère" et il sait qu'on dit de lui (" il faut savoir le prendre"/ comme on le dit d'un homme méchant et brutal). Il parle avec brusquerie, de manière familière voir vulgaires, à sa soeur ou son frère.

Pourtant, sous ses airs bourrus, il est attaché à son frère. Dans la scène 3 de la deuxième partie, il lui explique avoir depuis longtemps eu peur que Louis soit mal aimé. Il se sent responsable et coupable du sentiment que Louis a d'être mal aimé. Il est à la fois inquiet pour lui et en colère contre lui. Mais Antoine finit par retourner cette colère contre lui-même.


Suzanne est la petite soeur de Louis et d'Antoine. Elle est beaucoup plus jeune qu'eux et n'a pas les mêmes souvenirs. Elle n'a pas participé aux dimanches dont se souvient la mère. Les garçons sont devenus trop grands et ils ont arrêté de faire des pique-niques. Elle était encore "petite" quand Louis a quitté la maison. Elle habite encore chez sa mère, mais elle a un espace à elle "Je vis au second étage". Elle sert de chauffeur à sa mère qui n'a pas le permis. Elle a donc une position intermédiaire entre l'adulte et l'enfant, entre autonomie et la dépendance. Elle n'hésite pas se plaindre de son existence et fait des reproches à son frère.


Les thèmes clés de cette pièce son la recherche du mot juste, dire sans dire et dire mieux.


  • Louis voudrait parler mais ne parvient pas à dire ce qu'il ressent. Sa famille voudrait le comprendre mais ne veut pas l'entendre. De plus, parce qu'il est écrivain et qu'ils éprouvent pour lui de l'admiration, ils cherchent à s'expliquer le mieux possible, mais se perdent dans leur quête. Le langage, qui devrait être un lien, est souvent un obstacle aux relations familiales. Il est marqué par une quête sans fin du mot juste, un discours qui revient sans cesse sur lui-même au lieu de progresser, faisant échouer les personnages qui veulent réparer la rupture produite par le départ de Louis.
  • Le refus de l'explicite : pour parler sans heurter les autres, les personnages recourent souvent à l'implicite. Ils emploient des formules si générales qu'elles n'ont plus vraiment de sens. Ainsi, dans l'intermède, la scène 4 est entièrement consacrée à quelque chose que l'on ne comprend pas ("Suzanne : ce que je ne comprends pas. / Antoine : moi non plus [...] / Antoine : Et peu probable que je comprenne jamais").
  • Les phrases inachevées : de plus, il leur arrive de ne pas terminer leurs phrases, de laisser le sens ouvert ("tu ne t'entends pas, tu t'entendrais...") comme si tout devait être clair pour l'auditeur, ce qui n'est pas toujours le cas, puisqu'ils reconnaissent ne pas se comprendre.
  • L'ironie : enfin, pour ne pas dire ce qu'ils ressentent, ils recourent parfois à l'ironie ("il est passionné, c'est un homme passionnée par cette description de notre progéniture").
  • Les corrections : Les personnages cherchent le mot juste comme ils gratteraient sans cesse la même plaie ("c'est méchant, pas méchant, non, c'est déplaisant").
  • Le métalangage : De plus, ils réfléchissent à la justesse des expressions qu'ils emploient ("juste un peu, comment dire ? Pour s'amuser, non ?".
  • Enfin, dans leur désir de dire mieux, ils emploient des disgressions. Ils font des pauses pour contextualiser, préciser, et cette pause les conduit parfois à oublier leur chemin initial. Ainsi, Suzanne, dans la scène 3 de la première partie, essaie d'expliquer ce qui s'est passé depuis le départ de Louis , mais elle s'interrompt pour décrire son caractère ("- Je pense que tu es un homme habile, un homme qu'on pourrait qualifier d'habile, un homme "plein d'une certaine habilité").





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